Ce qui frappe d'abord, c'est la présence de mêmes interprètes dans les trois oeuvres, où ils incarnent des personnages fort ressemblants. Par un tableau,
nous mentionnerons trois de ces couples. Par exemple, dans la
colonne Du sang sur le volcan, apparaît le seigneur, numéroté 1,
correspondant à l'affairiste malhonnête du Chant des pêcheurs, numéroté 1 aussi, ces deux personnages étant incarnés par le même acteur.
Du sang sur le volcan
1 le seigneur, qui enlève la jeune
paysanne, dont il provoque la mort ainsi que celle du père. Et qui, des
années plus tard, alors qu'il est en fuite (pour autre chose), se
retrouve face au frère de la jeune fille, qui venge ces morts.
La rose sauvage
1 l'affairiste véreux, qui fuit avec l'argent de la société ... et la
femme de son supérieur
Le chant des pêcheurs
2 le frère de la jeune pêcheuse, personnage comique mais qui meurt à la fin du film
La rose sauvage
2 le vendeur de journaux, loufoque (le personnage 2, rigolo interprété
par un acteur qui ne peut pas ne pas faire penser à Stan Laurel)
Du sang sur le volcan
3 l'usurier, qui prête au père de la jeune fille et tente de la lui acheter.
Le chant des pêcheurs
3 l'ami du riche qui se suicidera
(le personnage 3 est interprété par l'acteur au crâne rasé)
Ajoutons ceci : les jeunes héroïnes de La rose sauvage et du chant des pêcheurs, sont proches au point que l'on serait tenté d'écrire plutôt "l'héroïne" au singulier : à peu près le même âge, le même physique, les mêmes attitudes, la même débrouillardise.
A l'opposé, deux figures (faut-il dire : une figure ?) de bourgeoise (ou de demi-mondaine) frivole : la demoiselle qui, en vain, tente d'intéresser le peintre de La rose sauvage. Et, dans Le chant des pêcheurs, la maîtresse du riche qui le quitte pour l'escroc ayant volé l'argent.
Cela nous amène à un autre type, que l'on trouve et dans La rose
sauvage et dans Le chant des pêcheurs : le jeune homme de milieu aisé, qui compatit aux malheurs du "peuple", entre en conflit avec sa propre classe et devient au moins l'ami de la jeune héroïne (apparemment bien plus jeune que lui). Il est intéressant que, dans les deux cas, ce jeune
homme soit moins typé, ait un visage plus occidental que chinois.
De même que sont occidentaux son costume, sa voiture.
nous mentionnerons trois de ces couples. Par exemple, dans la
colonne Du sang sur le volcan, apparaît le seigneur, numéroté 1,
correspondant à l'affairiste malhonnête du Chant des pêcheurs, numéroté 1 aussi, ces deux personnages étant incarnés par le même acteur.
Du sang sur le volcan
1 le seigneur, qui enlève la jeune
paysanne, dont il provoque la mort ainsi que celle du père. Et qui, des
années plus tard, alors qu'il est en fuite (pour autre chose), se
retrouve face au frère de la jeune fille, qui venge ces morts.
La rose sauvage
1 l'affairiste véreux, qui fuit avec l'argent de la société ... et la
femme de son supérieur
Le chant des pêcheurs
2 le frère de la jeune pêcheuse, personnage comique mais qui meurt à la fin du film
La rose sauvage
2 le vendeur de journaux, loufoque (le personnage 2, rigolo interprété
par un acteur qui ne peut pas ne pas faire penser à Stan Laurel)
Du sang sur le volcan
3 l'usurier, qui prête au père de la jeune fille et tente de la lui acheter.
Le chant des pêcheurs
3 l'ami du riche qui se suicidera
(le personnage 3 est interprété par l'acteur au crâne rasé)
Ajoutons ceci : les jeunes héroïnes de La rose sauvage et du chant des pêcheurs, sont proches au point que l'on serait tenté d'écrire plutôt "l'héroïne" au singulier : à peu près le même âge, le même physique, les mêmes attitudes, la même débrouillardise.
A l'opposé, deux figures (faut-il dire : une figure ?) de bourgeoise (ou de demi-mondaine) frivole : la demoiselle qui, en vain, tente d'intéresser le peintre de La rose sauvage. Et, dans Le chant des pêcheurs, la maîtresse du riche qui le quitte pour l'escroc ayant volé l'argent.
Cela nous amène à un autre type, que l'on trouve et dans La rose
sauvage et dans Le chant des pêcheurs : le jeune homme de milieu aisé, qui compatit aux malheurs du "peuple", entre en conflit avec sa propre classe et devient au moins l'ami de la jeune héroïne (apparemment bien plus jeune que lui). Il est intéressant que, dans les deux cas, ce jeune
homme soit moins typé, ait un visage plus occidental que chinois.
De même que sont occidentaux son costume, sa voiture.
des scènes types d'un film à l'autre
D'un film à l'autre, on retrouve des personnages équivalents, mais
également des scènes types ou des schémas identiques.
Ainsi, le même acteur (personnage 1), dans Du sang sur le volcan, enlève la jeune paysanne à ses père et frère; et, dans Le chant des pêcheurs, "pique" la maîtresse de son supérieur. Ce dernier se suicide, ce qui apparaît comme une punition pour le traitement qu'il a infligé aux deux jeunes paysans.
Tandis que, dans Du sang sur le volcan, c'est le seigneur qui est puni de ses crimes par sa propre mort.
La rose sauvage : la jeune paysanne s'en revient d'une séance de pose avec le peintre. En son absence, sa cabane a brûlé. Son père y a tué l'usurier et abandonné son cadavre, qui a brûlé et que l'on prend pour celui du père. Le jeune peintre décide d'accueillir la paysanne chez lui, en fait chez son propre père, qui la chasse et se brouille avec son fils le peintre.
Le chant des pêcheurs : la jeune pêcheuse rentre chez elle et découvre que la cabane a brûlé, sa mère et son oncle ayant péri carbonisés. Arrive alors, par hasard, le jeune aisé, qui les emmène, elle et son frère, dans la
belle demeure du riche, d'où ce dernier les chasse, ce qui provoque une dispute entre ce riche et le jeune.
D'un film à l'autre, on retrouve des personnages équivalents, mais
également des scènes types ou des schémas identiques.
Ainsi, le même acteur (personnage 1), dans Du sang sur le volcan, enlève la jeune paysanne à ses père et frère; et, dans Le chant des pêcheurs, "pique" la maîtresse de son supérieur. Ce dernier se suicide, ce qui apparaît comme une punition pour le traitement qu'il a infligé aux deux jeunes paysans.
Tandis que, dans Du sang sur le volcan, c'est le seigneur qui est puni de ses crimes par sa propre mort.
La rose sauvage : la jeune paysanne s'en revient d'une séance de pose avec le peintre. En son absence, sa cabane a brûlé. Son père y a tué l'usurier et abandonné son cadavre, qui a brûlé et que l'on prend pour celui du père. Le jeune peintre décide d'accueillir la paysanne chez lui, en fait chez son propre père, qui la chasse et se brouille avec son fils le peintre.
Le chant des pêcheurs : la jeune pêcheuse rentre chez elle et découvre que la cabane a brûlé, sa mère et son oncle ayant péri carbonisés. Arrive alors, par hasard, le jeune aisé, qui les emmène, elle et son frère, dans la
belle demeure du riche, d'où ce dernier les chasse, ce qui provoque une dispute entre ce riche et le jeune.
des familles démembrées
On l'aura remarqué : dans toutes ces oeuvres, on n'en finit plus de perdre ses proches.
On l'aura remarqué : dans toutes ces oeuvres, on n'en finit plus de perdre ses proches.
C'est le cas aussi dans Le petit jouet, autre film de Sun Yu, où la mère perd
d'emblée son mari - qui meurt de maladie ou d'épuisement - et son fils, enlevé par le même acteur au crâne rasé qui incarne les personnages 3 dans nos tableaux), avant de perdre, des années plus tard, sa fille, tuée pendant la guerre.
Ces morts de proches sont un des ressorts des scénarios. Et, dans tous les cas, elles sont reliées à l'exploitation économique, sociale (le schéma
se trouve également dans Les malheurs de la jeunesse, de Ying Yunwei - 1934 - : le diplômé perd sa femme, tuée, au fond, par la pauvreté et le système économique. Puis, il abandonne son bébé, que sa misère ne lui
permet pas d'élever) :
Le chant des pêcheurs : le frère et la soeur perdent leur mère et leur
oncle; le frère lui-même meurt à la fin, ce qui représente la mort de la
pêche traditionnelle, artisanale, tuée par l'industrialisation (il meurt d'une sorte d'accident sur un bateau de pêche industrielle où lui et sa soeur ont été obligés de travailler).
Du sang sur le volcan : le paysan perd, d'emblée, son père et sa
soeur, tués par le seigneur.
La rose sauvage : la jeune paysanne perd son père, qui a dû fuir après avoir supprimé un usurier.
Dans deux de ces films aussi, on rompt avec son milieu d'origine, puisque et le peintre de La rose sauvage et le jeune aisé du chant des pêcheurs devront s'en éloigner y compris géographiquement, c'est-à-dire aller au loin : le premier suit l'armée qui va partir en campagne; le second, dans la dernière scène du film, est sur un bateau.
Les pauvres ne sont pas les seules victimes du système, qui broie les "capitalistes" eux-mêmes. La rose sauvage : l'usurier est éliminé par le malheureux père, mais, aussi, par sa propre pratique de l'usure, puisqu'il a tellement exagéré que le père a fini par le tuer.
Du sang sur le volcan : le seigneur paie ses propres crimes : il est allé si loin dans la tyrannie qu'il doit subir la révolte de ceux qu'il a opprimés.
Le chant des pêcheurs : le riche se suicide, après qu'on l'eut tenu pour responsable du vol commis par l'escroc et que sa maîtresse eut suivi cet escroc pour l'argent.
d'emblée son mari - qui meurt de maladie ou d'épuisement - et son fils, enlevé par le même acteur au crâne rasé qui incarne les personnages 3 dans nos tableaux), avant de perdre, des années plus tard, sa fille, tuée pendant la guerre.
Ces morts de proches sont un des ressorts des scénarios. Et, dans tous les cas, elles sont reliées à l'exploitation économique, sociale (le schéma
se trouve également dans Les malheurs de la jeunesse, de Ying Yunwei - 1934 - : le diplômé perd sa femme, tuée, au fond, par la pauvreté et le système économique. Puis, il abandonne son bébé, que sa misère ne lui
permet pas d'élever) :
Le chant des pêcheurs : le frère et la soeur perdent leur mère et leur
oncle; le frère lui-même meurt à la fin, ce qui représente la mort de la
pêche traditionnelle, artisanale, tuée par l'industrialisation (il meurt d'une sorte d'accident sur un bateau de pêche industrielle où lui et sa soeur ont été obligés de travailler).
Du sang sur le volcan : le paysan perd, d'emblée, son père et sa
soeur, tués par le seigneur.
La rose sauvage : la jeune paysanne perd son père, qui a dû fuir après avoir supprimé un usurier.
Dans deux de ces films aussi, on rompt avec son milieu d'origine, puisque et le peintre de La rose sauvage et le jeune aisé du chant des pêcheurs devront s'en éloigner y compris géographiquement, c'est-à-dire aller au loin : le premier suit l'armée qui va partir en campagne; le second, dans la dernière scène du film, est sur un bateau.
Les pauvres ne sont pas les seules victimes du système, qui broie les "capitalistes" eux-mêmes. La rose sauvage : l'usurier est éliminé par le malheureux père, mais, aussi, par sa propre pratique de l'usure, puisqu'il a tellement exagéré que le père a fini par le tuer.
Du sang sur le volcan : le seigneur paie ses propres crimes : il est allé si loin dans la tyrannie qu'il doit subir la révolte de ceux qu'il a opprimés.
Le chant des pêcheurs : le riche se suicide, après qu'on l'eut tenu pour responsable du vol commis par l'escroc et que sa maîtresse eut suivi cet escroc pour l'argent.
quelle stratégie pour quelle issue ?
Malgré toutes ces ressemblances, les trois films se différencient par leur issue. Ceux de Sun Yu se terminent par l'évocation du combat révolutionnaire : éruption volcanique censée représenter la révolution populaire dans Du sang sur le volcan; engagement du peintre dans l'armée révolutionnaire pour La rose sauvage. Par contre, Le chant des pêcheurs se termine simplement par la mort du frère, avec la soeur qui chante en pleurant. Tout du moins, dans la version montrée le vendredi 28 novembre 2003 à la salle Chaillot de la Cinémathèque française, qui finissait de façon un peu abrupte.
Du reste, les différentes stratégies mises au point par tous ces cinéastes pour faire réagir le spectateur, mériteraient d'être comparées.
Malgré toutes ces ressemblances, les trois films se différencient par leur issue. Ceux de Sun Yu se terminent par l'évocation du combat révolutionnaire : éruption volcanique censée représenter la révolution populaire dans Du sang sur le volcan; engagement du peintre dans l'armée révolutionnaire pour La rose sauvage. Par contre, Le chant des pêcheurs se termine simplement par la mort du frère, avec la soeur qui chante en pleurant. Tout du moins, dans la version montrée le vendredi 28 novembre 2003 à la salle Chaillot de la Cinémathèque française, qui finissait de façon un peu abrupte.
Du reste, les différentes stratégies mises au point par tous ces cinéastes pour faire réagir le spectateur, mériteraient d'être comparées.