Le générique est la liste des personnes qui ont participé au film, avec des indications techniques : producteur, réalisateur, interprètes, décorateur, compositeur de la musique, ingénieur du son, procédés sonores utilisés, pellicule etc.
Comme leur nom l'indique, le générique de début apparait au début, avant le film proprement dit. Tandis que le générique de fin apparaît après la fin du film proprement dit.
L'un et l'autre peuvent être plus ou moins fournis.
Longtemps, le générique de début fut le plus complet. A la fin on ne voyait que The end ou Fin.
Cependant, le générique de fin peut être plus étoffé. Par exemple, c'est parfois là qu'arrive la liste détaillée des interprètes avec les personnages qu'ils incarnent.
Ainsi, au début de X-Files, Combattre le futur, il n'y a quasiment pas de générique. Celui-ci, exceptionnellement long, apparaît après le film
On utilise aussi le mot générique dans un sens moins précis. On dira que telle comédienne est au générique de telle oeuvre : elle fait partie de la distribution. Ici, le mot générique ne désigne donc plus l'ensemble des informations écrites qui sont données au spectateur avant et après le film proprement dit, mais, plus généralement, l'ensemble des personnes qui ont collaboré.
Notre deuxième extrait est le générique du film Dragonwyck (Le château du dragon, 1946) de Joseph L. Mankiewicz : ci-dessus.
Voici un générique des années 1930, particulièrement court : L'aventurier (1934) de Marcel L'Herbier
Générique très court d'un Laurel et Hardy de 1932 : Towed in a hole (Marchands de poissons)
Autre générique des années 1930 : La signora di tutti (La dame de tout le monde, 1934) de Max Ophüls
Années 1930 encore avec le film Baccara (1935) d'Yves Mirande
Générique et début d'Asphalt jungle (1950) de John Huston, en vo et vf
Voici maintenant le générique du film The big combo (Association criminelle, 1955) de Joseph Lewis
Voici un générique typique : White heat (L'enfer est à lui, 1949) de Raoul Walsh : d'abord, le logo de la firme Warner Bros. Puis, les acteurs, avec les premiers rôles en grosses lettres; et les rôles secondaires s'alignant sur une autre "page" en petits caractères. On termine par "Directed by Raoul Walsh". Là, un fondu enchaîné va nous mener au début de l'action proprement dite, non sans qu'un plan nous montre une pancarte qui situe l'action : White heat (L'enfer est à lui, 1949) de Raoul Walsh
Parfois, le générique présente les personnages, les acteurs, ou certains d'entre eux, en chair et en os : ils se succèdent alors comme en une galerie de photos animées : voici comment apparaissent Raimu ou encore Renée Saint-Cyr au début de L'école des cocottes (1935) de Piere Colombier
Générique proche : celui de Fric-frac (1939) de Maurice Lehmann
Voici comment certains personnages (et acteurs) sont présentés au début du film Si j'étais le patron (1934) de Richard Pottier
Autre générique qui nous présente les personnages/acteurs comme en une galerie de portraits animés : Marked woman (Femmes marquées, 1937) de Lloyd Bacon
Voici maintenant un générique qui nous présente les acteurs/personnages en images :
Les gangsters de l'expo (1937) d'Emile-Georges de Meyst
Cette fois, c'est à la fin du film que les acteurs et actrices sont présentés en images :
Westward the women (Convoi de femmes, 1951) de William Wellman
Le générique peut se dérouler sur fond d'images réelles : notamment pour mettre en valeur, d'emblée, le CinémaScope ou l'Eastman Color :
voici par exemple le générique du western Tribute to a bad man (La loi de la prairie, 1956) de Robert Wise : les paysages filmés selon ces deux procédés les valorisent, et inversement
Encore un générique sur fond d'images réelles, en noir et blanc, qui plantent le décor :
Dangerous crossing (Meurtre à bord, 1953) de Joseph Newman
On pourra le comparer avec le générique d'un autre film de la 20th Century-Fox, sorti vers 1941 :
I wake up screaming (Qui a tué Vicky Lynn ?) de Bruce Humberstone
Voici maintenant le générique et le début d'un film britannique des années 1960 :
Murder at the Gallop (Meurtre au galop, 1963) de George Pollock
Voici le générique de Don Camillo Monseigneur (1961), film italien de Carmine Gallone : il se déroule sur fond de vues aériennes. Quand l'action proprement dite commence, nous redescendons sur terre
Comparons avec le générique et le début du film Risate di Gioia (Larmes de joie, 1960) de Mario Monicelli
Comparons aussi avec le générique du film Voyage sans espoir (1943) de Christian-Jaque
Le générique peut également s'accorder visuellement avec le thème ou un aspect particulier du film.
Voici par exemple le générique de L'esclave blanche (1939), de Marc Sorkin, dont l'aspect s'accorde avec le caractère oriental de l'histoire
Générique et manière de l'enchaîner au début de l'histoire proprement dite, très proches de ceux que l'on peut voir dans Tribute to a bad man, avec un autre western, de la même époque : The tall men (Les implacables, 1955) de Raoul Walsh
Voici comment St Martins Lane (Vedettes du pavé, 1938) de Tim Whelan, enchaîne le générique au début de l'histoire proprement dite : la musique du générique se continue, en quelque sorte, dans la chanson qu'interprète un personnage de la fiction : St Martins Lane (Vedettes du pavé, 1938) de Tim Whelan
Voici comment Night fall (1957) de Jacques Tourneur, nous montre d'abord le personnage, qui, à un moment, parle avec un vendeur, tout cela sans accompagnement musical, avant que ne surgisse la liste des acteurs et techniciens, avec une chanson : Night fall (1957) de Jacques Tourneur
Voici maintenant le début de Millénium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes (2011) de David Fincher : un bref prologue avant que n'apparaisse le générique
Pushover (Du plomb pour l'inspecteur,1954) de Richard Quine, procède un peu de la même manière : d'abord, le logo de la firme Columbia. Puis, immédiatement, l'action commence. Après qu'elle eut débuté, et alors qu'elle se poursuit, apparaît la liste des acteurs, du réalisateur, du compositeur etc : Pushover (Du plomb pour l'inspecteur,1954) de Richard Quine
On comparera avec le début du film Party girl (Traquenard, 1958) de Nicholas Ray
Voici comment procède Fritz Lang dans
While the city sleeps (La cinquième victime, 1956) : l'action commence; c'est seulement après cette première partie du drame que survient le générique.
Le générique peut être séparé du film proprement dit par un fondu au noir : ainsi dans L'équipage (1935) d'Anatole Litvak
Fondu au noir aussi entre le générique et le début de l'histoire avec Rendez-vous de Juillet (1949) de Jacques Becker
Le générique peut apporter de véritables informations sur les personnages, l'histoire.
Voici par exemple le début du film A place in the sun (Une place au soleil, 1951) de George Stevens, avec Montgomery Clift et Liz Taylor : George Eastman fait du stop; il n'a pas de voiture, pas d'argent. Sa condition lui pèse : son attitude lorsqu'il faut monter dans une camionnette miteuse, le montre bien. Il voudrait devenir quelqu'un : on le voit à la manière dont il admire la voiture de luxe et sa passagère, Angela Vickers, qui klaxonne. C'est d'ailleurs la première rencontre entre ces deux êtres, qui vivront une relation amoureuse. Sur ce fond qui trace déjà les bases de la tragédie, se déroule le générique de début : A place in the sun (Une place au soleil, 1951) de George Stevens
Le générique de fin du film A place in the sun (Une place au soleil, 1951) de George Stevens, lui, est bref
Voici encore un générique pendant lequel l'action commence : The wind that shakes the barley (Le vent se lève, 2006) de Ken Loach
La liste des acteurs peut être répétée dans le générique de début et le générique de fin :
The mummy (La momie, 1932) de Karl Freund, procède avec humour, en soulignant cette répétition dans le générique de fin
Par contre, au début du film ça va barder (1954), de John Berry, il n'y a pas de générique, seulement un nom pour la production
Il n'est pas rare qu'après la liste des interprètes et techniciens, apparaisse une sorte d'avis, un texte, une citation, un commentaire qui situe l'action et les personnages, ou tire à l'avance la morale de l'histoire.
Voici par exemple ce que l'on peut lire au début du film The yellow ticket (Le passeport jaune, 1931) de Raoul Walsh
Voici maintenant la citation que l'on découvre au début du film Un flic, de Jean-Pierre Melville
Certains génériques sont particulièrement originaux.
Voici par exemple le générique du film La belle et la bête (1946) de Jean Cocteau, avec Josette Day et Jean Marais
La fin du film Le dernier de la liste (1963), de John Huston, constitue une forme de générique : certains acteurs, qui apparaissent dans le film travestis, déguisés, se démasquent
Voici maintenant le début des Visiteurs du soir (1942) de Marcel Carné : le générique reprend le principe d'un livre que l'on feuillette
Voici le début particulièrement original du film La dame d'onze heures (1948) de Jean Devaivre : il n'y a quasiment pas de générique, ce dernier apparaissant à la fin du film
Le générique comporte parfois une dédicace, un hommage à une personne : voici par exemple comment Clint Eastwood rend hommage à deux des réalisateurs qui l'ont lancé, à la fin du film Unforgiven (Impitoyable, 1992)
On peut se demander si la voix off qui commente les premières images du film Les Inconnus dans la maison (1942), ne constitue pas une manière de prolongation du générique, notamment en ce qu'elle présente le cadre et les personnages de la fiction : Les inconnus dans la maison (1942) de Henri Decoin
On comparera avec la voix off au début d'un film français des années 1940 :
Entre onze heures et minuit (1949) de Henry Decoin
Voyons maintenant quelques génériques et débuts de films d'autres pays :
Harakiri (1962) de Masaki Kobayashi
Nous ajouterons d'autres génériques ultérieurement. On peut en voir dans nos filmographies.