Mains blessées. Artistes qui jouent du piano ... ou qui étranglent. Fantômes sans visages. Portraits maudits. Amnésiques, psychopathes, incendiaires. Janus qui ne savent pas qui ils sont. Femme à pile ou face. Flamme sacrée. Anna, Rebecca, Madeleine, Alicia, Constance, Roger, Norman, Barring, Orlac, Larry. Et, soudain, l'été dernier, Charles Foster Kane.
Résumés de trois des films cités dans cette étude :
A woman's face :
L'action se situe en Suède. Au début, nous nous trouvons dans la salle d'audience d'un tribunal, à Stockholm. Une dénommée Anna Holm est jugée pour meurtre. Les témoins sont appelés à la barre. Chacun va devoir raconter ce qu'il sait. C'est ainsi que se reconstitue l'histoire, en flash-back.
Anna Holm, défigurée suite à un incendie, faisait partie d'une bande de maîtres chanteurs. Un jour, ils exigent d'une femme mariée 10 000 couronnes en échange de lettres échangées avec son ou ses amant(s). Anna se rend chez l'infidèle pour la transaction. Le mari, le docteur Segert, survient alors qu'on ne l'attendait pas. Anna se cache dans son cabinet médical. Elle se blesse et il l'entend. Voyant son visage, il lui propose de l'opérer. Le succès n'est pas garanti, mais, en cas de réussite, elle retrouvera une apparence normale. L'opération est un succès. Anna se sent revivre. Malheureusement, elle est sous la coupe d'un individu qu'elle croit aimer, Barring (il était le seul à ne pas la mépriser lorsqu'elle était encore défigurée). Il lui demande de s'introduire dans sa famille comme gouvernante de son neveu de quatre ans, Lars-Erik. Elle doit trouver un moyen pour le liquider (un faux accident, par exemple) afin que Barring se retrouve seul héritier de la fortune familiale. Anna accepte, à contre-coeur. Elle adopte un nouveau nom : Ingrid Paulson. Cependant, elle s'attache à l'enfant; le temps passe sans qu'elle ait rien tenté pour le supprimer. Barring la rejoint dans la demeure familiale afin de faire pression sur elle. Elle se retrouve également en présence de Segert, un ami des Barring. Segert devine que quelque chose de louche se trame. Il subodore même vaguement que la vie de l'enfant est en danger. Un jour, Anna emmène Lars-Erik en montagne; tous deux montent en téléphérique. Anna est écartelée entre la tentation d'éliminer le petit et la volonté de l'épargner. Elle finit par pousser le loquet qui ouvre la barrière de sécurité; toutefois, au bout du compte, elle le referme : elle a triomphé de ses mauvais démons. Toute la scène a été aperçue par Segert. Il somme Anna de choisir entre le Bien et le Mal. Un soir, Barring décide de s'occuper lui-même de Lars-Erik. Il saisit l'occasion d'une promenade en traîneaux pour prendre le gamin avec lui : il s'agit d'aller très vite et de provoquer un accident dans lequel Lars-Erik périsse. Anna comprend : elle et Segert, en traîneau, se lancent à la poursuite de Barring. Ce dernier les fouette lorsqu'ils arrivent à sa hauteur. Anna sort un pistolet et le tue. Segert monte dans le traîneau où se trouve encore l'enfant afin de stopper les chevaux.
Nous revoici dans la salle d'audience. La question qui se pose aux juges est de savoir si Anna a sauvé Lars-Erik spontanément ou parce qu'elle se savait devinée par Segert. Anna affirme pouvoir prouver son innocence au moyen d'une lettre qu'elle avait glissée dans un cadeau offert au grand-père de Lars-Erik. Or, cette lettre a disparu. Une vieille gouvernante des Barring, qui n'aimait pas Anna, reconnaît qu'elle avait trouvé la missive et l'avait subtilisée, sans savoir ce qu'elle contenait. Elle la remet au juge qui la lit : Anna y annonçait au grand-père son intention de se suicider et lui avouait tout. L'audience est suspendue. Pendant la suspension, Anna et Segert, qui, lors de son témoignage, avait déclaré aimer la jeune femme, décident de se marier. L'audience doit reprendre, et l'acquittement ne semble pas devoir faire de doute.
Two-faced woman :
A peine arrivé dans une station de ski, un directeur de journal remarque une monitrice de ski, Karen. Il demande qu'elle lui donne des leçons particulières. Elle paraît distante, froide. Ce qui n'empêche pas que, le soir même, ils sont déjà mariés. Cependant, notre homme est rejoint par un collaborateur et une collaboratrice. Ces derniers le pressent de retourner à New-York pour s'occuper du journal. Vite convaincu, il se montre dès lors peu empressé auprès de son épouse, paraissant plus préoccupé par son canard. La monitrice de ski pensait qu'ils vivraient à la montagne, car il lui avait affirmé qu'il en avait assez de son existence à la ville. Mais monsieur change de discours : il entend bien que lui et sa femme s'installent à New-York. Au bout du compte, il part en ville et elle demeure à la montagne. Le temps passe; il lui envoie télégramme sur télégramme pour lui répéter qu'il va la rejoindre mais que, pour le moment, il ne peut pas; il y a toujours une raison pour l'en empêcher. Alors, elle décide de se rendre à New-York, mais sans qu'il le sache. Là, à la suite d'un malentendu, elle est amenée à se faire passer pour une soi-disant soeur jumelle, Katherine. Elle se met dans la peau de cette Katherine, qui est tout son contraire : alors qu'elle ne fume pas, ne boit pas, ne court pas les hommes, Katherine sort, boit, fume, danse, affole ces messieurs. Son mari, à qui elle fait donc croire qu'elle est Katherine, comprend immédiatement le subterfuge. Toutefois, il joue le jeu : il fait comme s'il était dupe. Il va jusqu'à demander à "Katherine" de l'épouser (alors qu'il est déjà marié à la soi-disant soeur, Karen). Finalement, il annonce qu'il va retrouver sa femme à la montagne, et demande à "Katherine" de l'accompagner. "Katherine" a juste le temps de le devancer pour arriver la première à la station de ski et se remettre dans la peau de la monitrice, Karen. Au bout du compte, elle avoue à son époux que "Katherine", c'est elle. Monsieur fait d'abord mine de ne pas la croire. A la fin du film, rien n'est résolu : on ignore où ils vivront, quelle vie ils mèneront, si l'épouse continuera d'être tantôt la sage Karen, tantôt la brûlante Katherine, si le mari lui-même ne s'inventera pas un frère jumeau (le film se conclut par une boutade lancée par l'époux : à sa femme qui l'appelle, il répond, certes en blaguant, quelque chose comme : I'm not Larry, I'm his twin brother (Je ne suis pas Larry, je suis son frère jumeau).
Spellbound :
A l'institution psychiatrique Green Manor, on attend le nouveau directeur, le docteur Edwardes. Un homme se présente. Il ne tarde pas à manifester un comportement étrange. Une psychanalyste, Constance Petersen, découvre que c'est un imposteur : un amnésique qui était traité par le véritable Edwardes ... et qui affirme l'avoir tué.
Notre étude Les 1 000 mémoires du docteur Edwardes est accessible contre 20 euros pour le deuxième chapitre, puis encore 15 euros pour l'ensemble des chapitres suivants.