Ainsi, l'un des pires parangons de l'infra-infra-culture, du sous-sous-cinéma, du mauvais goût revendiqué, de la série Z érigée en (pseudo) chef-d'oeuvre, nous avons nommé monsieur Quentin Tarantino, vient de recevoir le cinquième Prix Lumière.
Messieurs Bertrand Tavernier et Thierry Frémaux, avec l'équipe de l'Institut Lumière de Lyon, ont distingué le sous-réalisateur américain à la mode, preuve certaine de leur non-conformisme...
Il est vrai que la ministre de la Culture a bien fait Bruce Willis Commandeur des Arts et Lettres.
Faut-il perdre son temps à dire que monsieur Tarantino n'a cessé d'accumuler les films qui ne sont pas même regardables, des sous-produits que l'on aurait méprisés il y a encore quarante ans, mais qui, par un renversement complet des valeurs dont l'actualité nous offre tous les jours de nouveaux exemples, sont vendus comme des oeuvres majeures du septième art ?
Non, inutile ... Après tout, cela va avec le reste : une Anna Gavalda, un Florian Zeller, un Houellebecq, qui passent pour des écrivains, et qui vendent des centaines de milliers d'exemplaires; un Gainsbourg que la Cité de la Musique n'a pas hésité à présenter, sans rire, comme l'un des plus grands compositeurs du vingtième siècle (on ignore s'ils le placent devant ou derrière Chostakovitch, Ravel, Stravinsky et autres amateurs du même acabit).
Il y a un vaste public de demeurés pour toutes ces fientes, tant mieux pour ceux qui en vivent, grassement.
Le communiqué publié sur le site du festival Lumière serait à pouffer de rire, si cette "com" n'était à ce point dégoulinante :
"le Prix Lumière est attribué à Quentin Tarantino pour l’ensemble de sa carrière, pour sa cinéphilie irradiante, pour les hommages rendus à l’intérieur même ses films à la toute la mythologie du septième art (cinéastes, actrices, acteurs, musiciens, etc.), et la façon dont il dit tout le temps : VIVE LE CINEMA !
Agé de 50 ans, auteur de huit longs métrages, d’une quinzaine de scénario, d’épisodes télé et vainqueur de la Palme d’or à Cannes pour Pulp Fiction en 1994, Quentin Tarantino est réalisateur, scénariste, producteur et acteur. Toute son oeuvre n’a cessé de rassembler le public et la critique : Reservoir Dogs, Pulp Fiction, Jackie Brown, Kill Bill : Volume 1, Kill Bill : Volume 2, Boulevard de la mort, Inglorious Basterds, Django Unchained sont tous devenus des standards de la cinéphilie mondiale.
Alors que toute part les spectateurs mondiaux connaissent par coeur son cinéma, Tarantino, qui vient de connaître son plus grand succès public avec Django Unchained, reste un cinéaste à l’oeuvre personnelle, singulière, brillante et mystérieuse.
(...)
Le Prix Lumière a été créé par l’Institut Lumière afin de célébrer à Lyon un(e) cinéaste ou une personnalité du septième art, à l’endroit même où le Cinématographe a été inventé par Louis et Auguste Lumière et où ils ont tourné leur premier film, Sortie d’Usine, en 1895. Parce qu’il faut savoir exprimer notre gratitude aux metteurs en scène et aux artistes du cinéma qui habitent nos vies, le Prix Lumière est une distinction qui repose sur le temps, la reconnaissance et l’admiration".
Oui, décidément, sans commentaire.