Le flash-back est un retour temporel en arrière.
Imaginons qu'un monsieur ait vécu deux aventures. Et que, chronologiquement, il y ait eu d'abord l'aventure A, puis la B. Si le film expose B en premier, A en second, il y a flash-back. Ce dernier consiste à montrer un événement; puis, à le faire suivre d'un autre qui, pourtant, a eu lieu avant l'événement montré en premier.
Citizen Kane (1941), d'Orson Welles, est basé sur des flash-back. L'oeuvre commence par la mort de Kane. Ensuite, nous revenons en arrière temporellement, puisque l'existence de Kane nous est racontée depuis son enfance.
Cette structure en flash-back a inspiré, par exemple, celle d'un film de Robert Siodmak, The killers (Les tueurs), 1946. Tout débute par le décès d'un personnage. Ensuite, nous remontons le temps et l'on nous dévoile la vie de ce personnage.
The locket (Le médaillon, 1946) de John Brahm, offre une remarquable construction en flash-back : un premier flash-back nous mène à l'époque B, où un deuxième flash-back nous mène à l'époque C, où un troisième flash-back nous mène à l'époque D
On trouve aussi de nombreux flash-back, dont l'un peut s'emboîter dans l'autre à l'occasion, avec le film Sorry, wrong number (Raccrochez, c'est une erreur, 1948) d'Anatole Litvak
I wake up screaming (Qui a tué Vicky Lynn ?, 1941) de Bruce Humberstone, commence d'une manière relativement astucieuse, par une série de flash-backs : interrogés, chacun de leur côté, dans les locaux de la police, Frankie et Jill racontent, à tour de rôle pour le spectateur, ce qui s'est passé avant la mort de Vicky : I wake up screaming (Qui a tué Vicky Lynn ?, 1941) de Bruce Humberstone
Bien souvent, on recourt à des procédés conventionnels pour faire comprendre au spectateur qu'il y a remontée dans le temps.
Observons par exemple la manière dont procède Casablanca (1943) de Michael Curtiz : nous entendons la musique jouée par le pianiste; la caméra se rapproche du visage de Bogart; l'image devient floue et la musique se transforme; un fondu-enchaîné, s'apparentant à une surimpression, nous transporte à Paris : nous découvrons l'Arc-de-Triomphe et entendons la Marseillaise. On nous a fait comprendre que nous allions voir ce que Bogart se rappelle : son aventure avec Ingrid Bergman dans la capitale française, au début de la guerre : Casablanca (1943) de Michael Curtiz
On relèvera une parenté avec Saving Private Ryan (Il faut sauver le soldat Ryan, 1998) de Spielberg : gros plan sur le visage d'un vétéran, sur ses yeux : nous allons voir ce dont il se souvient : nous nous retrouvons au jour du débarquement, ce qu'indique une date en surimpression : 6 juin 1944 : Il faut sauver le soldat Ryan (1998) de Steven Spielberg
Examinons maintenant la façon dont procède All about Eve (1950) de Joseph L. Mankiewicz : au début, nous voyons la remise d'un prix à l'actrice Eve. La voix off de l'un des protagonistes, un critique, nous présente les différents personnages. Au moment où Eve va saisir la statuette, arrêt sur image : le critique laisse entendre qu'on va nous révéler des choses que nous ne savons pas : alors, un autre personnage prend le relais, une autre comédienne : maintenant, c'est sa voix à elle que nous entendons : la caméra se rapproche de son visage tandis qu'elle commence à raconter ce qui s'est passé : un fondu enchaîné nous transporte dans le passé : All about Eve (1950) de Joseph L. Mankiewicz
Mais voici comment procède Nightfall (1957) de Jacques Tourneur : pas de fondu-enchaîné, on passe franchement du personnage qui raconte à ce qu'il raconte. Pas de gros plan non plus sur le visage de l'homme. Toutefois, on remarquera un mouvement de la caméra, qui se rapproche de lui
Voici maintenant comment procède Where eagles dare (Quand les aigles attaquent, 1968) de Brian G. Hutton, pour situer l'action en début de film : d'abord, nous voyons l'avion qui transporte le commando; puis, un flash-back nous apprend ce que ces soldats viennent faire; avant que nous ne revenions dans l'avion : Where eagles dare (Quand les aigles attaquent, 1968) de Brian G. Hutton
Maintenant, voici comment procède Le doulos (1962) de Melville, quand un personnage raconte des événements passés
Voici comment un personnage raconte des scènes passées dans Les gosses mènent l'enquête (1946) de Maurice Labro
Voici maintenant un flash-back dans un film français des années 1930 :
Forfaiture (1937) de Marcel L'Herbier
Et voici comment se termine le flash-back dans Le revenant au baiser mortel (1922 ?), à la fin de notre extrait
Flash-back encore dans un film muet américain :
The third alarm (1922) d'Emory Johnson
On pourra comparer avec le flash-back/souvenir dans un film muet français de la même époque :
La femme de nulle part (1922) de Louis Delluc
Sa tête (1929) de Jean Epstein , mêle présent et passé : en alternance, nous voyons, d'une part, une vieille dame qui lit un journal racontant un fait divers, et, d'autre part, ce fait divers même, lequel, évidemment, s'est déroulé antérieurement.