Soit un cinéaste.
Il veut montrer un personnage dormant dans son lit et en train de rêver que sa femme fait du vélo en ville.
Notre cinéaste peut choisir de procéder de la façon suivante : il va filmer, dans un décor reconstituant une chambre, l'acteur qui interprète le dormeur.
Pour ce qui concerne l'actrice qui incarne l'épouse, il va la filmer en ville, sur un vélo.
Il va donc se retrouver avec deux bouts de films, l'un montrant l'époux, l'autre la femme. Il va superposer ces deux bouts afin qu'ils forment une seule image. Ainsi, lorsque le film sera projeté, le spectateur verra à l'écran, dans la même image, le mari dans son lit et, au-dessus de sa tête par exemple, sa femme faisant du vélo dans une rue de la ville. Nous aurons là une surimpression.
Ce qui est le terme consacré, usuel. Mais on pourrait aussi appeler cela une superposition.
En général, on s'aperçoit immédiatement que deux images se superposent.
Les surimpressions ont été très utilisées par le cinéma muet. Elles ont servi notamment de trucages. Par exemple pour montrer un personnage en train de rêver, comme dans l'exemple précité.
Voici par exemple des surimpressions dans un film muet français des années 1920 :
L'inondation (1924) de Louis Delluc
Surimpressions encore dans un autre film muet français des années 1920 :
Pêcheur d'Islande (1924) de Jacques de Baroncelli
Surimpressions encore dans un film muet allemand des années 1920 :
Das Wachsfigurenkabinett (Le cabinet des figures de cire, 1924) de Paul Leni
Les surimpressions ont été très présentes encore dans les années 1930 :
Voici une surimpression dans L'aventurier (1934) de Marcel L'Herbier : l'oncle montre l'usine à son neveu. Nous voyons les deux hommes qui marchent, et les lieux qu'ils visitent
Voici maintenant des surimpressions au début du film L'assaut (1936) de Pierre-Jean Ducis : des images de journaux se superposent à d'autres images
Surimpressions dans un autre film français des années 1930 : Prison sans barreaux (1938) de Léonide Moguy
Surimpressions encore dans un film français de 1937 :
La fessée (1937) de Pierre Caron
Surimpressions encore dans un film américain de la même période : Ann Vickers (1933) de John Cromwell
Surimpressions encore dans un autre film américain des années 1930 :
[Reefer madness (Tell your children, 1936) de Louis Gasnier]
url:https://www.eclairages.eu/Reefer-madness-Tell-your-children-1936-de-Louis-Gasnier-la-fin_a3045.html?preview=1
Surimpressions au début d'un Sherlock Holmes des années 1940 :
Sherlock Holmes and the voice of terror (Sherlock Holmes et la voix de la terreur, 1942) de John Rawlins
Surimpression dans Nachts auf den Strassen (Les amants tourmentés, 1952) de Rudolf Jugert
Surimpressions toujours dans Suddenly last summer (Soudain l'été dernier, 1959) de Joseph L. Mankiewicz
Surimpressions encore dans un film britannique :
The halfway house (L'auberge fantôme, 1944) de Basil Dearden
Surimpressions dans des films muets :
La merveilleuse vie de Jeanne d'Arc (1929) de Marco de Gastyne
La charrette fantôme (1921) de Victor Sjöström, est un film muet suédois très réputé pour ses surimpressions
Le revenant au baiser mortel (1922 ?)
Un autre procédé cinématographique ; le fondu enchaîné