Le champ-contrechamp consiste en ce que l'image alterne tantôt une portion d'espace a, tantôt la portion diamétralement opposée b. Le spectateur voit a, puis b, puis a, puis b, etc. a et b ne sont pas montrés
ensemble au sein d'un même plan.
Le champ-contrechamp s'identifie souvent au procédé par lequel on expose une conversation entre deux personnages A et B. A est à l'écran lorsqu'il parle; puis, c'est B qui occupe le cadre lorsqu'il répond; de nouveau, nous voyons A qui réplique; etc. Nous avons donc à l'image tantôt A, tantôt B, mais pas les deux ensemble. Ou A, qui a la parole, est de face, tandis que, sur le côté de l'écran, nous voyons une partie de B, de dos.
En général, le champ-contrechamp s'accompagne d'un ou plusieurs plans où A et B apparaissent ensemble. Par exemple, on aura A et B ensemble dans le cadre lorsque la discussion commence. Puis, A tout seul. Ensuite, uniquement B. Puis, A seulement etc. Et, finalement, à nouveau A et B ensemble dans le cadre à la fin de la conversation.
Voici des exemples de champ-contrechamp dans Un flic (1972) de Jean-Pierre Melville : cliquez ICI
On trouvera de nombreux recours au champ-contrechamp, avec parfois des mouvements de caméra, dans cette séquence de Sherlock Holmes : The pearl of death (La perle des Borgia, 1944) : cliquez ICI
Encore du champ-contrechamp dans La maison Bonnadieu (1951) de Carlo Rim : cliquez ICI